Concours d’éloquence

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L’éloquence n’est pas la grandiloquence, le brio, le bavardage, la récitation…  L’éloquence est l’art de bien parler, d’émouvoir, de persuader. C’est l’art de maitriser sa pensée dans l’action.

Mercredi dernier, j’ai pour la première fois de ma vie participé à ce type de concours. Va savoir ce qui m’a pris, mais quand notre référente a demandé à l’ensemble de la promo qui était partant, ma main s’est retrouvée dans les airs plus vite que la fusée du platiste Mad Mike.

Comme tous les concours d’éloquence, des sélections ont eu lieu. J’ai eu notamment à défendre la légalisation du cannabis. Sujet passionnant et qui m’a permis de me hisser aux portes de la finale. J’avais déjà fait une chronique sur la prise de parole en public, mais il y a une énorme différence entre s’exprimer devant une audience et être éloquent. Il faut que tu montres que tu crois en ton sujet, que cette pensée t’appartient et exposer à quel point ton adversaire à tort. Tout en étant drôle, en faisant passer de vraies émotions et surtout en tentant d’accrocher ton public, l’interpeller. Exercice loin d’être évident, croyez-moi sur parole !

Le matin de la finale, j’étais loin d’être confiante. Mon sujet « Il vaut mieux être seul que mal accompagné » dont je soutenais la thèse du contre, ne m’avait pas beaucoup inspirée. Moi, grande indépendante à qui la solitude n’a jamais posé de problème surtout si c’était pour éviter d’être entourée de cons.  Mais c’est là le B A BA de l’exercice ; tu n’as pas de maîtrise sur le sujet attribué et dois quand même faire en sorte de briller.

J’ai tenté de rassurer une amie finaliste également qui balisait depuis la veille, même si je n’en menais pas large non plus. La découverte de la salle à l’espace Vasarely, composée d’une grande scène de spectacle avec le pupitre trônant fièrement au centre a mis mon trouilloumètre à 0.

13:00, le premier candidat est sur scène. Assise dans l’assistance, tu écoutes admirative le jeu de comédien de certains, la solennité des autres. Et surtout, tu te demandes très très fort comment tu vas pouvoir passer après eux… tout en faisant tressauter ta jambe sur le sol dans une bien vaine tentative d’évacuation du stress.

Et puis… Ça y est, c’est mon tour.

Mes deux camarades de SKALE, dans la peau de chauffeurs de salle pour une journée, viennent de m’annoncer avec une présentation aux petits oignons et très drôle.  Ma montée sur scène se fait sous les applaudissements. C’est une fois devant le pupitre qu’un silence effrayant s’installe.

J’ai le cerveau vide, les mains moites, la tremblote… bref, une épave.

J’ai honte, je suis loin d’être une oratrice brillante. Je préfère la tranquillité de l’écriture dans mon petit cocon. Ici, je suis exposée, beaucoup trop mise en avant à mon goût. On me regarde avec des yeux ronds avec l’attente de me voir débuter ma prestation.

Après un grand souffle et un moment de gène, je me lance. Mon texte est sous mes yeux comme une béquille émotionnelle au cas où un blanc survient. Je me déteste de ne pas l’avoir écrit bien plus gros, miro comme je suis.  Je le récite telle une poésie en essayant de mettre le ton juste et de leur démontrer par A+B que oui, « être mal accompagné », c’est bien mieux que la solitude pesante et destructrice. Je cite quelques couples célèbres : Adam et Eve, Robinson et Vendredi (oui, on n’était pas là !). J’aborde même ce petit bijou de télévision moderne qu’est Mariés au premier regard

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis sur scène. Cinq minutes, vingt… J’ai enfin terminé. Vidée, fière et soulagée d’avoir tenu jusqu’au bout, d’avoir montré ce que je voulais, d’avoir fait rire également. Les applaudissements me rassurent, je n’étais pas si nulle que ça. 

Si lors des résultats, je n’ai pas eu la chance d’entendre mon nom, je ne regrette rien ; l’exercice était très enrichissant et m’apportera beaucoup pour la suite, j’en suis sûre.

Mes félicitations à tous, aux gagnants, aux participants, au jury, aux spectateurs…

Et à l’année prochaine ! 😉

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