La prise de parole en public, un exercice terrifiant

prise de parole en public

Bon je vous vois venir, oui, c’est vrai, nous ne sommes pas mardi.  J’arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Promis, il y a une raison pour que je publie aussi tardivement.

Cette semaine, j’ai participé au séminaire de mon entreprise qui s’est organisé au Zoo de Beauval. Cadre magnifique pour travailler sous les meilleurs auspices. En grande enfant que je suis, j’avais très hâte d’aller voir les pandas, lions, kangourous et autres joyeusetés animalières… Là où j’ai eu tout de suite moins hâte, c’est lorsque j’ai entendu que chaque équipe allait passer devant tout le monde pour présenter son bilan du 1er semestre. Et que la mienne débutait les festivités. Génial !

Je n’ai normalement pas de gros problème quand il s’agit de réaliser un exercice à l’oral lors de mes études. Sûrement mon côté grande gueule. Mais quand mon tuteur m’a demandé si ça ne me dérangeait pas de présenter mon travail pour qu’il ne soit pas le seul à parler, j’ai ouvert les yeux grands comme des soucoupes avec une forte envie de fuir. Allez savoir pourquoi, j’ai acquiescé en disant « Mais bien sûr, Aymeric !!! ».

C’est vrai que j’aime bien les challenges. En soi, parler en public, c’est toujours stressant. Ce qui me faisait réellement peur, c’était de ne pas être crédible.  Dans le sens où je suis apprentie, « la stagiaire du 1er » comme ils aiment souvent m’appeler (avec humour ????), dans la boîte depuis moins d’un an donc n’ayant pas forcement la légitimité adéquate. Et forcément, ce genre de pensée te trotte dans la tête avec des pics de manque de confiance plus le moment fatidique approche. Ils ne vont pas écouter une gamine… Je vais les ennuyer… Je ne vais pas être assez claire… C’est fou comme parfois notre véritable ennemie c’est nous-mêmes…

Je vois les diapositives qui défilent sous mes yeux, bientôt ça sera mon tour. Je vais devoir leur expliquer ma stratégie sur Instagram et les recommandations pour l’année prochaine. J’ai les paumes en sueur, la bouche sèche, le ventre qui fait des loopings. Mon dieu, c’est dingue comme notre corps nous abandonne à ce moment. Ils sont tous là, une quarantaine de personnes assises, les yeux braqués sur la scène. Je prends un grand souffle et je me lance… 

…Et finalement, tout s’est bien passé. Pas de sifflet ou lancer de tomates — oui, ça reste mes collègues quand même ! J’ai pu m’exprimer correctement puisque je connaissais mon sujet. Un regret : j’aurais pu plus m’adapter à l’auditoire en traduisant certains mots… Mais bon, j’ai survécu, c’est l’essentiel.

C’est au détour d’Internet entre 2 vidéos de chat qui louchent, d’une nana qui range des cookies dans son sac et d’idiots qui s’électrocutent le cul que je suis tombée sur un article concernant le « Syndrome de l’imposteur ». Il s’agit d’une « tendance quasi maladive à sous-estimer ses propres réalisations, ses compétences et ses capacités ». En fait quand tu souffres de ce syndrome de l’autodidacte, tu acceptes difficilement les compliments et justifies généralement les succès que tu as pu avoir par un concours de circonstances particulières, l’aide d’une relation, la bienveillance des collègues, voire simplement de la chance.
Après lecture de cette phrase, j’ai eu une énorme prise de conscience. Non seulement je me suis retrouvée dans cette définition, mais en plus de ça, j’ai pu enfin mettre un nom sur ce sentiment de dévalorisation constant et de manque de confiance en soi qui m’accompagne bien trop souvent à mon goût.

Mes certitudes se sont confirmées lors de ma 2ème prestation orale, où l’on m’avait confié le soin de manager une équipe pour « trouver les idées de demain ». J’ai travaillé tout autant que mon équipe, émis des idées intéressantes mais, allez savoir pourquoi, lors de la restitution devant tout le monde, le stress était de nouveau présent. Et puis j’avais cette fâcheuse tendance à ponctuer toutes mes fins de phrase par « Voilà quoi… ».  Comme si je m’excusais d’être là, m’excusais de leur faire subir ça, m’excusais de ne pas être à la hauteur des idées que je présentais, m’excusais pour ma voix tremblotante… m’excusais d’être moi… 

C’est dur, hyper dur de ne pas se sentir à la hauteur. L’article poursuivait sur le fait que  « ces personnes sont mal à l’aise dès lors qu’on les félicite ou que l’on souligne la qualité de leur travail, car elles estiment ne pas mériter ces éloges ».  2ème gifle… À la fin de ma prestation, quand j’ai reçu des félicitations de mon tuteur et de mon collègue, je n’ai pas pu m’empêcher de fondre en larmes. Bon ok, je suis émotive (j’ai dû chialer devant tous les Pixar et Disney… Mufasaaa !!) mais c’était vraiment parce que je ne pensais pas les mériter.
J’espère qu’à force de travail acharné sur la confiance en soi, je parviendrai à prendre la parole en public sans passer par tous ses stades de doutes et d’incertitudes.

 « Les seules limites de nos réalisations de demain, ce sont nos doutes et nos hésitations d’aujourd’hui. »Eleanor Roosevelt  

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